Départ de Baños direction l'Amazonie via Puyo et Macas. Dès la sortie de Baños on attaque une belle descente le long du Rio Pastaza. Le paysage est très sympa dans une vallée très encaissée avec de jolies cascades tout le long et des bouts de pistes cyclables sur l'ancienne route.
Apres Puyo on rentre dans la partie Amazone et je roule avec plein de belles images en tête de la jungle, avec sa faune et ses bruitages un peu mystérieux. Mais après quelques kilomètres le seul point positif c'est que ça descend encore bien et qu'il fait chaud. A part ça, ce n'est qu'une route avec du vert autour. Pas de relief, pas de vues qui te marquent, ni de faune comme j'avais espéré...à part les moustiques. Pour couronner le tout j'ai pu goûter à la fameuse pluie Amazonienne dont tout le monde parle. Et là, c'est pas du chiqué, que de l'authentique averse. Durant les 6h entre Puyo et Chuwitayo pas un instant de répit. Je pensais être bien équipé contre la pluie mais aujourd'hui j'aurais du prendre un scaphandre.
Heureusement le lendemain j'ai juste droit à un temps couvert et des lignes droites interminables au milieu d'un océan de végétation.
En approchant de Santiago de Mendez j'ai le choix entre continuer par le côté Amazone ou remonter vers Cuenca. Une demie heure avant d'arriver je décide d'aller sur Cuenca...mais en bus. Remonter de 600m à 2500m sur 160km et au moins 3000 D+ ça fait 3 étapes et beaucoup d'efforts. Il faut que je rattrape un peu de temps. Malgré tout lorsque je vois à travers la fenêtre, bien installé dans le bus, la beauté brute de ces montagnes je regrette presque.
Classé patrimonio, le centre historique de Cuenca propose une architecture coloniale avec de belles pierres et plusieurs marchés enchanteurs.
De Cuenca à Loja j'ai 200km de pure montagne que j'ai prévu de faire en 4 étapes, avec au milieu, la seule ville qui semble pouvoir proposer un hostal. Je découvre en partant le matin un rayon cassé sur ma roue arrière, le temps de trouver à le changer je suis pas encore rendu avec 1500D+ au programme.
Arrivée tardive, le temps de monter le camp et de faire ronfler le réchaud pour une petite soupe, parce qu'à cette altitude ça pique vite. Malheureusement c'est vraiment la journée des emm.... et le réchaud à décidé de jouer au con. Le temps de nettoyer le gicleur, d'inspecter la pompe, il fait nuit et il ne veut toujours rien savoir. Bon, je fais vite le point et ce soir ce sera une boîte de thon avec un reste de pain, une banane et dans le duvet à 7h.
Le matin je suis bien décidé à trouver la panne avant de déjeuner. Je rechecke tout et Bingo! c'est la valve anti retour de la pompe qui était bloquée. Il ne reste plus qu'à retirer le ressort et le remettre correctement, mais comme on est dans la série tout va de travers, le ressort se débloque d'un coup et part direct dans l'herbe. Et voilà Richard à 4 pattes dans la rosée du matin pendant une demie heure en appelant le ressort. Je vous laisse deviner le vocabulaire. Battu d'avance à ce jeu de cache cache, je démonte le camp et prends la route le ventre vide avant de me venger sur le premier desayuno venu, et l'espoir de trouver à Oña à la fin de mon étape de quoi réparer.
Arrivée à San Felipe de Oña je me rends vite compte qu'il sera plus facile de trouver un poulet ou des légumes qu'un ressort. Ne me voyant pas faire un deuxième bivouac sans réchaud, la décision est vite prise, ce sera le bus jusqu'à Loja.
Le bon côté c'est que le lendemain je découvre encore une très jolie ville coloniale avec, pour certaines rues, le même style coloré que l'on avait trouvé à Jerico ou Jardin en Colombie. Et coïncidence, l'une d'elles entièrement dédiée à Lourdes et sa vierge.
Le mauvais côté c'est qu'à midi après avoir fait au moins 20 ferreterias je n'avais toujours pas trouvé le ressort adapté. Je commence à désespérer un peu jusqu'à ce que Janine m'appelle. Non pas qu'elle m'ait rassuré, mais dans la rue David m'a entendu parler français. Il est de Loja, travaille à Marseille depuis plusieurs années et se trouve en vacances pour visiter la famille. Il prend aussitôt les choses en main et m'amène à la caverne d'Ali Baba tenue par le Mac Gyver de la ville. En moins de deux Armelio me fabrique le ressort qui va bien. Je l'aurais embrassé.
Pour fêter ça je décide de me payer un bon petit restau (5 dollars quand meme), que j'avais repéré au centre de la ville, histoire de changer del almuerzo ejecutivo.
En arrivant j'ai tout de suite la bonne impression. Installé au balcon, service impeccable, jolie deco. Le repas est bon mais le dessert exalte particulièrement mes papilles en sommeil depuis un bout de temps. Un fondant au chocolat à tomber accompagné d'un café noir corsé. En payant je confie mon bonheur au chef et me voilà invité à un deuxième fondant et café avec une bonne heure de charla en prime. La vie est belle!
Il me reste de nouveau 4 étapes de montagne pour passer au Pérou et après ....ce sera pareil.
A bientôt pour un changement de pays et de carnet de voyage.