57km 1157m D+
Dix heures du matin, la journée démarre à l'image de cet été pourri. Nous sommes enveloppés d'une sorte d'ouate qui flotte à hauteur des pommiers devant la maison et il tombe un crachin digne des côtes bret......
Non j'arrête! Mes amis bretons vont finir par m'en vouloir, de faire des comparaisons hâtives, d'autant plus qu'elles ne seraient pas justifiées. Nous rentrons d'une randonnée en kayak de mer entre Plougrescant et Brehec, où nous avons eu droit aux plus belles journées de l'été.
Pour l'instant, je me refuse à démarrer cette nouvelle virée sous la pluie, en même temps que je me demande comment j'ai pu avoir une idée aussi farfelue. Un moment d'égarement sans doute, pour échapper à la morosité de cette météo déprimante. Saint Pé de Bigorre-La Seu d'Urgell par les Pyrénées espagnoles avec dix cols au programme et une belle bagarre en perspective. Dans nos têtes, aucun challenge en ligne de mire, mais juste essayer de ne pas exploser en vol, parce que le programme est ambitieux. Autant dire qu'il faudra mettre tous les atouts de notre coté: Faire jouer l'expérience, alléger nos montures au maximum, écouter nos organismes, ne jamais se mettre dans le rouge, accepter les heures de selle et dire adieu aux tapas et cervezas....enfin ça on verra!
Janine, elle, trouve que le programme Pyrénéen est alléchant, mais pour en profiter pleinement elle ajoutera un moteur. Pour la première fois elle s'essayera au voyage avec un vélo électrique. Gestion de la batterie, programmation des étapes pour recharger, voilà de nouveaux éléments auxquels il faudra s'adapter.
Onze heures, il ne pleut plus, alors quand faut y aller, faut y aller.
L'étape nous amène en vallée d'Ossau jusqu'à Laruns, au pied du col du Pourtalet où nous avons prévu de passer la nuit. Pas de grosses difficultés pour cette mise en train, alors nous prenons notre temps.
Arrivés à Laruns, Papy et Mamie sont encore frais comme des gardons, alors on se dit que le Pourtalet bien que pas très difficile est très long. Si nous pouvions en faire un bout aujourd'hui, c'est toujours ça de gagné pour l'étape suivante. Quelques coups de fil pour trouver un hébergement sur la montée, et premières contraintes pour recharger la batterie de Madame. Bon! la maison des gardes à Gabas veut bien nous accueillir et c'est nickel, ça coupe pratiquement le col en deux. Plus que 600m de dénivelé et on y est.
Dans la montée vers Gabas je sens comme un grincement dans ma pédale gauche, puis d'un coup ça bloque carrément. Le constat est sans appel, le roulement de la pédale a lâché et les billes se baladent bloquant plus ou moins la rotation au gré de leur promenade dans la cage. Pas de solution miracle, d'autant plus qu'il s'agit d'un système mixte SPD, avec un coté cale et l'autre libre que l'on ne trouve pas couramment. Il faudra continuer comme ça et se faire au bruit de moulin à café, jusqu'à ce que tous les débris soient concassés.