Carnet de voyage

Du rififi sur le caillou

8 étapes
10 commentaires
Nous coulions un été tranquille mais l'appel des Pyrénées vint troubler notre quiétude. Dix cols au programme et de la bagarre en perspective. Allez savoir pourquoi !
Août 2021
10 jours
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17
août

57km 1157m D+

Dix heures du matin, la journée démarre à l'image de cet été pourri. Nous sommes enveloppés d'une sorte d'ouate qui flotte à hauteur des pommiers devant la maison et il tombe un crachin digne des côtes bret......

 Les vélos sont prêts mais pas nous

Non j'arrête! Mes amis bretons vont finir par m'en vouloir, de faire des comparaisons hâtives, d'autant plus qu'elles ne seraient pas justifiées. Nous rentrons d'une randonnée en kayak de mer entre Plougrescant et Brehec, où nous avons eu droit aux plus belles journées de l'été.

Pour l'instant, je me refuse à démarrer cette nouvelle virée sous la pluie, en même temps que je me demande comment j'ai pu avoir une idée aussi farfelue. Un moment d'égarement sans doute, pour échapper à la morosité de cette météo déprimante. Saint Pé de Bigorre-La Seu d'Urgell par les Pyrénées espagnoles avec dix cols au programme et une belle bagarre en perspective. Dans nos têtes, aucun challenge en ligne de mire, mais juste essayer de ne pas exploser en vol, parce que le programme est ambitieux. Autant dire qu'il faudra mettre tous les atouts de notre coté: Faire jouer l'expérience, alléger nos montures au maximum, écouter nos organismes, ne jamais se mettre dans le rouge, accepter les heures de selle et dire adieu aux tapas et cervezas....enfin ça on verra!

Janine, elle, trouve que le programme Pyrénéen est alléchant, mais pour en profiter pleinement elle ajoutera un moteur. Pour la première fois elle s'essayera au voyage avec un vélo électrique. Gestion de la batterie, programmation des étapes pour recharger, voilà de nouveaux éléments auxquels il faudra s'adapter.

Onze heures, il ne pleut plus, alors quand faut y aller, faut y aller.

C'est encore bien humide mais il ne pleut plus, on y va! 

L'étape nous amène en vallée d'Ossau jusqu'à Laruns, au pied du col du Pourtalet où nous avons prévu de passer la nuit. Pas de grosses difficultés pour cette mise en train, alors nous prenons notre temps.

 A l'approche de Louvie Juzon on fait même péter le débardeur

Arrivés à Laruns, Papy et Mamie sont encore frais comme des gardons, alors on se dit que le Pourtalet bien que pas très difficile est très long. Si nous pouvions en faire un bout aujourd'hui, c'est toujours ça de gagné pour l'étape suivante. Quelques coups de fil pour trouver un hébergement sur la montée, et premières contraintes pour recharger la batterie de Madame. Bon! la maison des gardes à Gabas veut bien nous accueillir et c'est nickel, ça coupe pratiquement le col en deux. Plus que 600m de dénivelé et on y est.

 Début du col dans les gorges du Hourat

Dans la montée vers Gabas je sens comme un grincement dans ma pédale gauche, puis d'un coup ça bloque carrément. Le constat est sans appel, le roulement de la pédale a lâché et les billes se baladent bloquant plus ou moins la rotation au gré de leur promenade dans la cage. Pas de solution miracle, d'autant plus qu'il s'agit d'un système mixte SPD, avec un coté cale et l'autre libre que l'on ne trouve pas couramment. Il faudra continuer comme ça et se faire au bruit de moulin à café, jusqu'à ce que tous les débris soient concassés.

 Réparation impossible au bord de la route
 Arrivée à Gabas et contents d'avoir changé d'option pour la nuit
18
août

63km 1472m D+

Comme souvent au début du voyage, ce matin nous avons des fourmis dans les jambes, prêts à déguster les 750m de dénivelé qui restent pour le haut du col. Les heures de selle et les kilomètres de montée se chargeront de calmer nos ardeurs, c'est certain. Le temps est encore couvert mais nous flairons du beau en prenant de l'altitude.

Un temps encore bien brumeux au départ, mais le voile se déchire à hauteur du barrage de Fabrèges 

Le lac de Fabrèges passé, nous atteignons l'instant magique de cette ascension. Devant nous la centrale hydroélectrique, un petit pont puis un virage à droite, et d'un coup la vallée s'ouvre et dévoile ses plus beaux atours. Dans le ciel, le voile blanchâtre qui se déchire laisse apparaitre des fragments de bleu intense, la chaude lumière du matin magnifie les nuances de vert des forêts et des pâturages, les sommets alentour nous offrent un panorama grandiose, et le ruban argenté du torrent de Brousset qui cascade au fond de la vallée, offre à nos sens la note sonore qui surpasse le tableau de maître. Tout pour nous émerveiller et nous faire oublier le temps maussade de ces dernières semaines. Des moments qui nous donnent à apprécier le pouvoir étonnant du voyage à vélo, même si cette parenthèse poétique ne conduira pas à elle seule nos montures au sommet.

 Entre ombre et lumière à l'assaut du Pourtalet
 Jusqu'à ce que le Pic du Midi d'Ossau se révèle
 Premier col fait !
 27km de descente où nous enlèverons vite les coupe vent tellement le soleil tape fort sur le versant sud des Pyrénées 

Dans le programme initial il était prévu de faire étape à Biescas, au bas de la longue descente. Mais après la pause repas et malgré la forte chaleur nous nous sentons motivés pour enchainer un deuxième col qui nous conduira au camping de Viu pour passer la nuit, et raccourcira ainsi la très grosse étape du lendemain. On se connecte sur le programme "je suis patient, je trouve le bon rapport entre fréquence et puissance pour forcer le moins possible, je débranche mon cerveau et ne m'occupe que de mes sensations" et en avant la musique pour 700m de dénivelé supplémentaires.

Dans la montée du col de Cotefablo avec le sourire 
Bien frisquet le matin au camping de Viu et super contents de notre nouvelle tente 
19
août

58km 805mD+

Nous sommes à la traîne ce matin pour le rangement du camp. Encore quelques mails à envoyer et nous décollons péniblement à 10h30. Aussitôt sur la route, nous constatons à nos dépens ce que nous avait confirmé le propriétaire du camping; la fréquentation touristique n'a jamais été aussi importante que cette année. La circulation sur cette route étroite menant au Canyon d'Ordesa est horrible et dans la descente nous serrons les fesses malgré la conduite très respectueuse des chauffeurs espagnols. Après le croisement vers Torla ça va déjà beaucoup mieux, et en quittant l'axe principal à Sarvisé ça se calme franchement.

 Dans la descente je profite d'un instant un peu calme pour une photo
 Le village de Broto en bas de la vallée

Aujourd'hui, seulement le col de Fanlo au programme mais qui promet de laisser des traces. A partir de Sarvisé la route grimpe tranquillement et les huit premiers kilomètres ne posent pas de problèmes majeurs. En revanche les trois derniers kilomètres me laissent sur les rotules, notamment le 9ème kilomètre qui affiche une moyenne de 12% avec des passages à 15%. Ca fait déjà un moment que Janine a pris les devants sur sa "bici" motorisée, ma stratégie mentale me lâche dans les pentes au dessus de 10%, alors je vis ma peine en solo en serrant les dents.

 Les trois derniers kilomètres du Col de Fanlo : Une belle cérémonie
Ne vous fiez pas au panneau, on a fait la photo du mauvais coté tellement j'étais embrumé  

A partir de Fanlo, la petite route qui descend vers le Canyon d'Anisclo avec zéro circulation est un enchantement tout en douceur, en récompense de la brutale montée.

Récréation en direction du Canyon d'Anisclo 
Avec le panorama qui va bien ! 

Au parking de la Tella nous avons deux options, remonter 300 mètres de dénivelé jusqu'à Buerba puis descendre par la vallée de Bio, ou bien, continuer notre descente par le Canyon d'Anisclo malgré les panneaux sens interdit bien en vue de chaque côté de la route. Deviner notre choix après le calvaire du col de Fanlo, ainsi que notre appréciation très personnelle du code de la route lorsque nous sommes à vélo est un jeu d'enfant. Nous fonçons prudemment vers le bas, en oubliant que nous sommes en pleine saison touristique et que les gardes du parc sont de sortie pour réguler la circulation et le stationnement sur cette route étroite. En arrivant au parking de San Urbez à l'entrée du canyon, la garde dans son bel uniforme n'en croit pas ses yeux. Avant que même que nous arrivions à sa hauteur, plantée au milieu de la route, sa paume gauche nous exhorte à stopper pendant que son index droit indique la direction derrière nous à l'aide de va et vient significatifs. Il nous a fallu beaucoup de pourparlers et nombre d'arguments, dont notre âge canonique, le poids de nos vélos et les 400m impossibles à remonter, pour calmer son courroux et nous autoriser à descendre à pied en poussant nos vélos.

 Huit kilomètres de descente dans le canyon d'Anisclo, un peu à pied...beaucoup à vélo
 Et une bonne baignade dans les vasques qui nous font de l'œil
La Pena Montanesa en vue, Ainsa n'est plus très loin 

A Ainsa, en reprenant nos vélos pour rejoindre le camping après la traditionnelle bière réparatrice, Janine constate que sa roue avant est à plat et moi que mes démonte pneus en plastique sont une véritable me... Aussitôt, direction l'Intersport qui dispose d'un bon rayon vélo et d'un atelier de réparation. Et là oh miracle! Non seulement je trouve des démonte pneus dignes de ce nom, mais aussi des pédales SPD et un outil multifonctions plus robuste que celui qui a rendu l'âme dans la montée du Pourtalet. Cerise sur le gâteau, Angel est le plus adorable des mécaniciens que vous n'ayez jamais rencontré.

Intersport à Ainsa le bon plan vélo et Angel qui, comme son nom l'indique, est l'ange gardien des cyclos roulant dans le coin 
20
août

73km 1596mD+

La journée sera longue et chaude c'est une certitude. Deux cols au programme sous cette chaleur il va falloir gérer grave si nous voulons aller au bout.

Départ de Ainsa avec la ville historique sur son promontoire 

La première partie jusqu'à Campo n'est pas des plus folichonnes. Grande route large avec en ligne de mire le col de la Foradada, sur une longue ligne presque droite interminable et une pente soutenue. Armons nous de patience, bien que la première personne du singulier serait mieux appropriée tellement Janine caracole devant en permanence.

Jolie vue sur le village de Fuendecampo au pied du col de La Foradada 
 Début et fin du col, finalement plus ennuyeux que difficile

Il n'est que 11h lorsque nous arrivons à Campo, et nous optons de concert pour un petit casse croûte boisson au bistrot du coin, bien assis à l'ombre sur la terrasse. Sortis de Campo, la montée en direction de El Turbon affiche des pentes à 8% en plein cagnard. Nous sommes contents d'avoir trempé t-shirts et casquettes un peu avant dans un canal d'irrigation. La surprise vient de nos amis kayakistes que nous croisons par hasard. Jean Marc, Danielle, Sébastien et Laura font un trip rivière entre la Pallaresa et L'Esera et font demi tour pour un brin de causette en pleine montée. Un intermède savoureux!

Montée en direction du Turbon, route large, pente et chaleur, dur! dur! 
Passage devant le Turbon

Lorsque la route tourne à gauche en direction de Bonansa, le paysage change radicalement. La vallée se rétrécie peu à peu et nous devinons au loin une gorge. Il est 13h30, le soleil fait son boulot remarquablement et nous zieutons régulièrement le rio Isabena que nous remontons depuis un moment. Sans se consulter nous avons repéré tous les deux sur nos applications, à deux ou trois kilomètres de nos roues, la petite route perpendiculaire qui mène à un pont au dessus de la rivière. Si la configuration est favorable, ça peut faire une belle pause rafraichissement.

Bingo !! mieux que ce que nous avions rêvé 
Et comme le maillot de bain est au fond des sacoches ce sera à poil. 

Après cet entracte régénérant, l'approche du col avec ses faibles pourcentages parait presque facile et nous confirme que l'adaptation du rythme est la clé de la réussite en vélo de voyage, quel que soit le niveau de forme.

 Dans l'approche du col de Bonansa

Un peu plus loin la gorge apparait en même temps que la pente s'incline, mais nous sommes tellement captivés par les paysages que l'effort passe au second plan.

 Un régal dans le Congosto de Obarra
Après le congost, près du sommet, la pente devient plus raide mais c'est toujours aussi beau 
 Reste plus qu'une jolie descente jusqu'à Pont de Suert et repos!
22
août

55km 717m D+

Aujourd'hui la journée devrait être tranquille. Nous venons de prendre une journée de repos au camping plein de zénitude, Alta Ribagorça, où nous nous sommes senti très bien pour recharger les batteries à la moitié de notre traversée. L'étape ne comprend qu'une difficulté en deux ressauts. D'abord le Viu de Llevata que nous connaissons pour avoir descendu plusieurs fois le canyon qui part du village, puis le col de Perves, le point culminant de l'étape.

Le départ au petit matin est encore un peu frisquet 

Bien que lointain, le souvenir de la montée à Viu de Llevata en voiture me fait remonter des images d'une petite route serpentant au milieu des sapins avec une pente assez forte. Alors Alerte ! Les montées en voiture semblent toujours plus faciles qu'elle ne le sont en réalité.

Pour l'instant nous remontons le Riulet del Convent, la pente est douce, nous sommes seuls sur la route, et la lumière matinale est magnifique, alors profitons du moment présent. Waouh! la journée de repos au camping zen, entouré de pensées bouddhistes a laissé des traces.


Début de montée très agréable le long du ruisseau 
Fidèle à mes souvenirs la route serpente bien au milieu des sapins, mais finalement moins dure que je ne pensais
Première montée dans l'escarcelle 
 Courte descente vers Perves
Puis le passage au col
Et enfin la grande descente vers La Pobla de Segur 
 En passant par le joli village de Perves

Quelques kilomètres avant La Pobla de Segur nous quittons la nationale pour longer le congost d'Erinya, où nous faisons une pause repas au bord d'une vasque bien tentante pour Janine.

Pause repas baignade au bord du rio Flamisell 

Pour rejoindre La Pobla de Segur, nous avons la bonne idée de passer par la petite route rive gauche. Tranquillité et spectacle assurés !

Bon plan l'arrivée à La Pobla de Ségur par la rive gauche 

La suite c'est 10km dans la fournaise pour rejoindre le camping Gaset avant Tremp, se taper une bonne bière, se baigner dans le lac et s'offrir un peu de confort dans un bungalow. Viva la vida !

23
août

63km 1251m D+

C'est ici que commence l'aventure!

Sur ces cinq premières étapes nous étions en terrain connu. Que ce soit dans un sens ou dans l'autre, j'avais déjà parcouru ces routes à plusieurs reprises. Aujourd'hui nous attaquons le dernier morceau de 3 étapes jusqu'à la Seu d'Urgell, en terrain totalement inconnu. C'est d'ailleurs ce qui a motivé ce tracé que j'aurais pu faire beaucoup plus court en passant par Sort, avec uniquement le col del Canto, alors que nous en franchirons 6 sur les 3 étapes qui nous restent. Enfin, terrain totalement inconnu n'est pas le terme exact puisque nous savons que ce tronçon sera le plus exigeant du voyage, avec des dénivelés entre 1300m D+ et 1600m D+ par étape. Mais nous sommes confiants. Il n'y a pas eu de défaillances majeures jusque là, et nous sommes plutôt en meilleure forme que lorsque nous avons démarré.

Ce matin une épaisse couche de brume bouche le paysage et le temps est lourd. Nous flairons les éclaircies en cours de journée, en espérant simplement qu'elles arriveront avant la partie montagne que nous avons hâte de découvrir. Pour l'instant nous sommes à 460m d'altitude et avons devant nous 20km de plaine et terrain varié avant de se confronter au premier col.

 Le village de Talarn sur son promontoire avant d'arriver à Tremp
Un paysage vallonné dans la brume du matin avec chaleur et humidité  

A partir de Isona la route s'élève progressivement jusqu'au col de Faidela. Très vite je transpire abondamment avec la chaleur et l'humidité ambiante, et je ressens le besoin d'enlever le t-shirt pour mieux ventiler. Aucun regret pour l'instant sur le choix de l'itinéraire. L'atmosphère cotonneuse du jour ne nous permet pas de profiter totalement des paysages mais les petites routes sans circulation nous régalent.

En route vers le col de La Faidela 
 Avec un temps peu propice à la contemplation
Et une arrivée au sommet toujours dans la purée de pois 

Une courte descente puis la route s'engage dans une gorge que nous remontons en direction du col de Boixols. En plein effort, nous pestons contre ce temps qui nous prive des falaises et pitons rocheux qui se devinent à travers le voile opaque. Soudain, au détour d'un virage, il nous semble entrevoir des toits accrochés à la roche dans les limbes de ce massif vaporeux. Quelques mètres encore et la magie opère; le voile se déchire partiellement, quelques trouées lumineuses prennent le dessus et le village de Boixols se révèle à nous dans une lueur diaphane qui nous convie à mettre pied à terre pour savourer la représentation. Un moment de grâce que nous n'aurions pas vécu s'il avait fait beau.

Dans la montée vers Boixols c'est encore plus épais 
Privés du spectacle de la gorge que nous devinons superbe 
D'abord timide 
 Le village de Boixols s'offre à nous progressivement
 Jusqu'à nous ouvrir le passage
Pour nous laisser profiter du décor
Col de Boixols avec moteur et sans moteur 

La descente vers Coll de Nargo est un pur bonheur qui nous permet de jouir enfin du panorama.

 Dans la descente vers Coll de Nargo
 Arrêt photo de rigueur
Et sourire retrouvé 
La gorge que nous descendons nous propose des piscines naturelles bien aguicheuses que nous ignorons ..
Trop pressés de s'offrir un hôtel sympa et une bonne bière pour fêter cette étape 
24
août

55km 1440m D+

Encore une étape où les paysages devraient nous ravir à ce qu'en disent les locaux. Le profil est un peu particulier, avec une première montée directe de 16km jusqu'au col de Boix 1257m, vraisemblablement la plus ardue. La deuxième partie se divise en trois montées entrecoupées de descentes plus ou moins prononcées. Une première montée à La Creu dell Call 1276m, vient ensuite le Tossal de l'Anella 1334m, pour terminer par le Coll de Jou 1461m. Un joli programme que nous démarrons avec le sourire et sous un ciel moins chargé qu'hier.

Au départ de Coll de Nargo l'ascension démarre dès le traversée du Segre
 Le ciel est encore chargé mais la vue sur la montagne reste splendide
Plein d'eau à Alinya dans les sources captées que nous trouvons régulièrement 
Mamie devant et Papy derrière comme d'hab 

Nous passons le col de Boix et pas même un panneau pour venir couronner nos efforts. Frustrant! C'est curieux comment des petits riens peuvent entretenir notre moral. En descendant sur Cambrils nous sommes de nouveau dans la brume avec T-shirt et coupe vent. On se dit qu'on a bien mérité un café et peut être même une gourmandise, alors au premier bistrot croisé, pied à terre. Comme dans les descentes c'est moi qui suis devant, je repère immédiatement la Fonda Ca l'Agusti sur ma gauche, et avant même de descendre du vélo je sais que j'ai tiré le gros lot. Quelques tables sur la terrasse attendent d'être débarrassées des vestiges de petits déjeuners d'un autre monde. Tout le meilleur de la Catalogne est là les amis; la botifarra, la llonganissa, le pernil, le pa amb tomaquet, l'ail, l'huile d'olive et même le porron à moitié plein. Il n'est que 10h30 mais on va régaler nos papilles c'est décidé. Si vous passez par Cambrils n'hésitez pas, la Fonda Ca l'Agusti est une valeur sûre.

Les coupe vent sont de mise dans la descente avant Cambrils 
Un arrêt casse croûte mémorable. Notez qu'on n'à pris qu'une part pour tous les deux et sans porron. 
 Et comme on n'avait pas pris de dessert, Janine est obligée de voler quelques prunes

Après cet intermède savoureux, les choses sérieuses continuent. Une courte descente jusqu'à Raco, puis la longue montée vers le Coll de Jou avec au passage La Creu dell Call et le Tossal de l'Anella.

 En selle vers la Creu dell Call
 Plus seuls que jamais sur ces petites routes
En haut de la Creu dell Call, toujours pas de panneau alors on fait notre numéro. 
Ca sent la fin ! 
 Satisfaits les anciens !
Sant Llorenç et les lacs de la Llosa del Cavall en ligne de mire
A deux tours de roue de la bière 
 Méritée !
25
août

63km 1522m D+

Final en apothéose aujourd'hui. Sincèrement nous nous attendons à l'étape la plus dure depuis notre départ. D'abord le Coll de Port à 1665m avec 13km de montée à 6% de moyenne, puis le Coll de la Trava beaucoup moins difficile mais très long. Voilà huit jours que nous affutons nos mollets pour le feu d'artifice final alors on y va!


 7h10 petit dej terminé, reste plus qu'à ranger le camp pour rouler
Aux premiers rayons de soleil nous avons déjà bien grimpé 
La station de ski de Port del Comte en arrière plan 
10h, débarrassés du gros morceau 
 La descente sur Tuixent est bien fraiche 
 Alors il est temps de faire une pause café-sandwich
Puis nous attaquons le long cheminement vers le col de La Trava 
Avec une flopée de petits villages de montagne 
Et toujours le ruban noir pour nous seuls 
 Mission accomplie

La longue descente dans la fournaise jusqu'à la Seu d'Urgell est une formalité, et la bière-tapas au bar de l'Oriente, la meilleure de ces 9 jours.

Arrivée à la Seu d'Urgell 
 Bien accueillis au bar de l'Oriente

Au final le bilan de cette expérience exclusivement montagne est 100% positif. Enchaîner les cols est tout à fait dans les cordes des vieilles peaux à condition d'adapter son rythme, accepter de passer du temps sur la selle et ne jamais perdre patience. Ah oui j'oubliais, il vaut mieux voyager léger et s'hydrater au houblon régulièrement.

Nous aimerions que nos prochaines nouvelles vous arrivent d'un autre continent mais c'est la pandémie qui décidera.