Covaleda-San Leonardo
Randonnée Canyon du Rio Lobos
San Leonardo-El Burgo de Osma
Je suis bien rincé le lendemain de ma virée à la Laguna Negra. Heureusement aujourd'hui c'est une toute petite étape, et demain c'est repos. Enfin...ça c'est ce que nous pensions! Le voyage est toujours plein d'incertitudes qui le rendent magique.
En sortant de Covaleda, quelques petits kilomètres sur la route et hop, à gauche toute pour aller chercher les berges du Douero, par une petite route forestière.
A partir du pont de Los Arrieros c'est un sentier qui nous accueille, longeant la rivière et serpentant au milieu des pins.
Le soleil du matin joue avec les arbres, pour nous offrir une palette envoûtante d'ombres et de lumière.
Le miroir du Douero tout fraîchement sorti de sa source, nous renvoie le reflet des grands pins. Le charme opère instantanément le long de ses eaux translucides.
Plus loin il deviendra le grand Douro du Portugal, et il passera de charmant à imposant.
Bon, plutôt que d'en faire des tonnes et te dire encore comment on est émerveillés d'être là, et que c'est super beau, et qu'en plus on s'y attendait pas, je te mets quelques autres photos.
De temps en temps, nous trouvons quelques petits ruisseaux en travers du sentier. Pour calmer un peu notre enthousiasme, ils nous invitent à patauger dans la boue, voire à réaliser quelques glissades acrobatiques.
Plus de 5 jours de suite à pédaler sur des pistes, on peut le faire! Mais notre réserve fraîcheur se trouve irrémédiablement entamée pour la suite, on le sait. Alors nous nous sommes fixés cette norme à plus ou moins 1 jour, en fonction de ce que nous proposent les alentours de la ville étape. Ici, nous avions prévu de poser nos sacoches à San Leonardo de Yagüe, puis de visiter en mode léger le Canyon du Rio Lobos, qui est la référence du coin. C'était sans compter sur un hôtelier fatigué, un autre trop gourmand pour de pauvres retraités, et un dernier qui voulait nous garder minimum 3 nuits. Il résulte de ces aléas logistiques, un changement de ville étape. Qui entraîne un éloignement de notre lieu de visite, qui sabote notre journée de repos, ce qui présage des coups de bambou dans les jours à venir. C'est ce qu'on appelle l'effet domino non?
Arrête de pleurer et fonce le voir, ce Canyon, me dit une petite voix. Bon OK!
On s'attendait à un promenade tranquille et on s'est retrouvés sur un vrai spot de VTT. Sentier tortueux, racines en travers du chemin, cailloux à éviter, passages de gués, zones boueuses et passages dans l'eau. Toute la panoplie des embûches d'un parcours tout terrain, plus quelques marcheurs à éviter au détour des virages.
Malgré des vélos plutôt bien adaptés pour ce type de terrain, on ne peut éviter une fois encore, quelques belles glissades dans les zones boueuses. La faute de nos pneus, qui ont une bande centrale sans crampons pour éviter d'être trop freinés sur la route. On ne peut pas tout avoir!
Jane, en pleine forme, nous montre toute l'étendue de ses qualités de pilotage. Sauter les racines, traverser le cours d'eau ou slalomer entre les cailloux ne lui pose aucun problème. Et dire que faire du VTT lui fait peur! "Oui mais avec les sacoches ca rassure" explique t'elle.
Après 8 km de sentier nous arrivons à "l'ermitage" qui signe la fin du Canyon. Ici la rivière a creusé en son temps une énorme grotte, et de jolies fenêtres dans la falaise, en surplomb de la rivière.
Voilà! Y a plus qu'à faire demi tour, se taper toute la remontée du Canyon, plus 15km de route jusqu'à notre hébergement, et notre journée de repos sera bouclée. Vivement la retraite!
Peut être qu'à ce stade tu fais une indigestion de prose. Peut être t'as la pensarde qui patine. Le bulbe qui extenue. Non, je te dis ça, parce que moi en ce moment j'ai du mal à produire des mots. J'ai les idées qui grippent. Les neurones en berne. La plume qui sembourbe. Alors parfois, entre toi et moi, y a un lien de cause à effet. Je rame, et tu t'essoufles. Si c'est le cas fais une pause, moi je continue cahin caha. Mais repasse par ici quand tu veux, je t'attends.
Ce matin je reçois un message d'Oscar, qui me vante un itinéraire par la jolie ville de Ucero, avec son château, son aqueduc romain et une jolie piste. De temps à autre une étoile file devant nous, et on la regarde s'éloigner bêtement. Ce coup ci j'ai tendu la main, et l'ai happé prestement. C'est validé, on change les plans!
Perchée au dessus du village d'Ucero, la forteresse du même nom peut se gagner à la pédale. Attention! T'attends pas à une promenade de santé. J'en connais même qui ont poussé la mule. Avec son triple mur d'enceinte, sa fosse et son pont levis on y est en plein. Il daterait de l'époque des Chevaliers, lorsque l'Ordre du Temple était très présent dans la région. Nous on a franchi la porte centrale sans problèmes, et on s'est installés face au donjon pour casser une graine.
Quelques tranches de chorizo et une mandarine plus loin, nous partons voir l'autre curiosité du coin. Un canal romain souterrain, faisant partie du dispositif d'approvisionnement en eau de la ville romaine d'Uxama, aujourd'hui El Burgo de Osma. Le truc chouette c'est que tu peux le visiter en toute liberté, et même parcourir ses 133 mètres, d'un côté à l'autre du petit massif sous lequel il passe. Nous on l'a fait avec les vélos, et c'est très sympa. Mais garde le casque sur la tête.
Quelques coups de pédale plus loin nous sommes sur une jolie piste que nous ne lâchera plus jusqu'au Burgo de Osma, une autre belle ville fortifiée.
Ouf!
Si t'arrives à me motiver j'essaierai d'en faire un dernier.
Couvrez vous il paraît que l'hiver revient.